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qui parurent en être ſatiſfaits. Ils m’engagérent à le donner au Public ; & j’ai taché, en le revoïant avec toute l’Exactitude poſſible, qu’il pût en être reçu favorablement. J’ai penſé, que je devois rendre la Lecture de mon Ouvrage agréable à deux Sortes de Perſonnes ; aux Dames, pour qui il a d’abord été commencé ; & aux véritables Savans, au Tribunal desquels tous les Ecrits doivent reſſortir.

Pour réüſſir dans mon Deſſein, j’ai tâché de me rendre le plus clair & le plus intelligible qu’il m’a été poſſible. J’ai traitté, le moins ſérieuſement, & le moins abſtraitement, que j’ai pû, des Matières qui n’étoient pas ſuſceptibles par elles-mêmes de trop d’Enjoûment. Et j’ôſe me flater, que tout Homme du Monde, qui aura lû mon Livre avec un peu d’Attention, ne craindra pas le pédantesque Orgueil d’un Savant hériſſé de Grec & de Latin, quand il voudra diſputer avec lui des Sciences dont j’ai montré l’Incertitude. Je ne demande pourtant pas aux Dames & aux Cavaliers, qui liront mon Ouvrage, d’avoir pour mes Sentimens la moindre Prévention. Je leur conſeille, au contraire, d’avoir auſſi peu de Croïance en moi, que j’en ai eu dans