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torieuſe[1]. Et ce qu’il y a de particulier, c’eſt que lui-même avoir aſſez d’Inclination à croire qu’il y avoit une certaine Force particulière & diffuſe par tout le Monde, qui, comme une Eſpece d’Ame en lioit & attachoit enſemble les Parties. Mais, il ne concevoit cette Ame, que comme un Feu ſubtil, ou une Matiere extrêmement déliée & active, comme une Ame enfin végétative, & ſoumiſe à l’Etre puiſſant qui l’avoit, créée ainſi que les autres Choſes. Un de ſes fameux Diſciples lui attribue beaucoup de Penchant pour ce Sentiment ; & il paroît dans pluſieurs Endroits de ſes Ouvrages, qu’il le croïoit aſſez

  1. Cum dico ante Creationem, cave intelligas illud tempus quo nos vulgò cogitamus & aſſerimus Deum ſolum extitiſſe antequam Mundum conderet. Intellige ergo potius Statum Rationis ſeu Abſratctonis mentalis (eo mode quo ſolent in Scholis Univerſalia fingere) quatemus videlicet conſideramus tam Lucem quam Tenebras abſolutè ſecundum ſe & ſine determinatione ad Res ſingulares, à quibus tamen ſecluſâ hac Cogitationis præciſione nullo modo ſejunctä ſunt. Lux igitur hoc modo ſpectata increata dicitur : ac Tenebræ etiam increatæ ; quod hac ratione ad nullam Rem creatam, ſeu è ſe ipſis, ut partibus conſtitutam pertineant. Gassendus, in Examine Philoſophiæ Roberti Fluddi, pag. 217, Tomi III Operum.