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§. III.


des Sciences où l’on trouve
le plus de Certitude.


Il eſt des Sciences, telles que la Géométrie, l’Algebre, une grande Partie de l’Aſtronomie, la Phyſique Expérimentale, où, lorsqu’on emploïe l’Attention & l’Etude, on peut ſe flatter de marcher dans le bon Chemin. La Vérité éclaire preſque toujours de ſon Flambeau les Géometres dans leurs Opérations, les Algébriſtes dans leurs Calculs, les Aſtronomes dans leurs Supputations, & les Phyſiciens dans leurs Expériences. S’ils viennent à ſe tromper, ils peuvent reconnoître leurs Erreurs eux-mêmes : on peut les leur montrer d’une Façon ſenſible, qui les ramene à la Vérité. Mais, dans la Logique, la Métaphyſique, & cette partie de la Phyſique où l’on traitte des Principes généraux, l’Eſprit peut errer impunément, ſans craindre qu’on lui prouve ſon Erreur : il a beau Champ, pour ſe donner Carriere ; & comme les Choſes qu’on cherche à approfondir ſont impénétrables, tous les Demi-Savans veu-