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Feu appartenoient au Soleil, le Sec & l’Humide à la Lune, & l’Air à tous les deux ; & penſoient, que tout le Corps de l’Univers étoit formé de ces deux Aſtres : l’Eſprit, le Feu, le Sec, l’Humide, & l’Air, n’étoient que des Membres de ce Corps, comme la Tête, les Pieds, & les Mains, ſont les Membres de celui de l’Homme#1.

Quoique ce Siſtême ne ſuppoſât point entièrement le Monde éternel ; cependant, il approchait beaucoup de celui d’Ariſtote, en ſuppoſant l’Eternité du Soleil Se de la Lune. Il étoit beaucoup moins abſurde, que celui qui rendoit le Hazard la Cauſe de l’Ar-[1]

  1. Διὸ καὶ τὸ μὲν ἅπαν σῶμα τῆς τῶν ὅλων φύσεως ἐξ ἡλίου καὶ σελήνης ἀπαρτίζεσθαι, τὰ δὲ τούτων μέρη πέντε τὰ προειρημένα, τό τε πνεῦμα καὶ τὸ πῦρ καὶ τὸ ξηρόν, ἔτι δὲ τὸ ὑγρὸν καὶ τὸ τελευταῖον τὸ ἀερῶδες, ὥσπερ ἐπ´ ἀνθρώπου κεφαλὴν καὶ χεῖρας καὶ πόδας καὶ τἄλλα μέρη καταριθμοῦμεν, τὸν αὐτὸν τρόπον τὸ σῶμα τοῦ κόσμου συγκεῖσθαι πᾶν ἐκ τῶν προειρημένων.

    Ideoque totum Naturæ univerſæ Corpus Sole & Lunâ conſummari ; cujus Partes jam indicatæ Spiritus, Ignis, Siccitas, Humor, & Aëria tandem Natura, e quibus, ut in Homine Caput, Manus, Pedes, & alios Partes numeramus, eodem modo Corpus Mundo conſiſtat. Diodorus Siculus, Bibliothecæ Libr. I, Cap. II.