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Méthode ou Analyſe. Car, il en eſt de la Méthode, ainſi que des autres Préceptes de la Logique. Elle dépend plus de la Juſteſſe naturelle du Génie, que de toutes les Regles d’Ariſtote. Et quiconque a de l’Eſprit & de la Pénétration, trouve mille fois plus de Reſſource dans lui-même, que dans tous les Conſeils, Avis, règles, & Préceptes du Syllogiſme & de l’Analyſe[1].

  1. Voila ce qu’on peut dire généralement de l’Analyſe, qui conſiſte plus dans le Jugement & dans l’Adreſſe de l’Eſprit, que dans des Regles particulières. » Art de penſer, Part. IV, Chap. II, pag. 361. Le même Auteur cite les quatre Regles que Des-Cartes a données dans ſa Méthode. Il dit, qu’elles ſont trop générales pour être appliquées en particulier à la ſimple Analyſe ; & il avoue, dans la Suite, avec beaucoup de Bonne-Foi, qu’elles ſont preſque impoſſible, à obſerver. Il eſt vrai, dit-il, qu’il y a beaucoup de difficulté à obſerver ces Regles.

    À quoi ſert-il de preſcrire des Préceptes à l’Entendement, pour l’aider à faire des Opérations, qu’il fait naturellement beaucoup mieux que lorſqu’on le gêne par des Réglés difficiles à obſerver, & qui ne font qu’embrouiller l’Entendement. Je ne ſuis point Ennemi de toutes les Regles : mais, je veux qu’elles ſoient exceſſivement ſimples, a aiſées à comprendre & à obſerver. Je ſouhaiterois, qu’on traitât l’Ejprit, des Hommes Comme Gui Patin voulait qu’on traitât les Malades. Il en étoit pour les Remedes doux & anodins. Il vouloit qu’on s’en tint à la Caſſe & à la Rhubarbe. Il crioit perpé-