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ſon auſſi promtement, & auſſi nettement, lorſque l’Idée, qui lie ces deux Termes, eſt au milieu dans cet Argument naturel,

Homme… Animal… Vivant,
que dans cet autre plus embaraſſé,

Animal… Vivant… Homme … Animal ?
Ce qui eſt la Poſition qu’on donne à ces Idées dans un Syllogisme, pour faire voir la Connéxion qui eſt entre Homme & Vivant, par l’Intervention du Mot Animal ?

Voilà donc encore, Madame, cette troiſieme Partie de la Logique inutile, ou du moins peu avantageuſe : puiſque, ſi le Syllogiſme étoit néceſſaire à la Recherche de la Vérité, la Raiſon, que Dieu nous a donnée, ſeroit ſi foible, & ſi imparfaite, qu’elle auroit beſoin de Lunettes pour appercevoir ; au lieu que la Lumiere Naturelle, n’étant point offuſquée, retenue, & contrainte, par les Formes Syllogiſtiques, voit plus promtement & plus nettement, ſans le Secours du Syllogiſme, que par ſon Entremiſe. On a travaillé pendant plus de deux mille Ans inutilement à chercher tant de Divifions, de Subdiviſions, de Noms baroques, qui tenoient du Stile des Magiciens[1]: &,

  1. Voici le Taliſman, auquel les Commentateurs