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ſoumis par Foibleſſe[1], que je ne veux point occuper votre Tems auſſi inutilement.

    ceux, qui, à l’Occaſion & à l’Exemple de ce que les Doctes n’ont pas Honte de faire, ont appris auſſi à nier ſans Pudeur la Connexion des Idées qu’ils ne peuvent s’empécher de voir eux mêmes. Pour celui qui cherche ſincérement la Vérité, & qui n’a d’autre But que de la trouver, il n’a aucun beſoin de ces Formes Syllogiſtiques, pour être forcé à reconnoître la Conſéquence dont la Vérité & la Juſteſſe paroiſſent mieux, en mettant les Idées dans un Ordre ſimple & nautrel. » Locke, Eſſai Philoſophique concernant l’Entendement Humain, Livr. IV, Chap. XVII, pag. 873.

  1. Voici un Avertiſſement, qui eſt à la tête du II Chapitre de la III Partie de l’Art de penſer. Cet Endroit traitte des Regles générales des Syllogismes ſimples incomplexes. Ce Chapitre, & les ſuivans juſqu’au douzieme, ſont de ceux dont il eſt parlé dans le Diſcours, qui contiennent des Choſes ſubtiles pour la Spéculation de la Logique, mais qui ſont de peu d’Uſage. Pourquoi donc les préſenter à un Lecteur, pour lui faire perdre du Tems à les parcourir, & l’obliger peut-être à remplir ſon Entendement de Choſes ſuperflues & inutiles, qui tiennent la place d’autre beaucoup meilleures qu’on auroit pu leur ſubſittuer ? L’Auteur de l’Art de penſer a connu cette Vérité : mais, un Reſte de Foibleſſe, ou de Complaiſance, pour la Philoſophie Scolaſtique, lui a fait faire douze Chapitres ſuperflus ; ſur-tout, s’il a eu Deſſein, comme il aſſure dans ſa Préface, d’apprendre à ſes Lecteurs dans huit ou dix Jours ce qu’il y a de meilleur & de plus utile dans la Logique.