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ce qui s’étoit paſſé dans l’Aſſemblée qui condamna les Propoſitions du Pere le Comte. On diroit, qu’on ne s’aſſemble dans la Sale de Sorbonne, que pour crier & pour ſe dire des Injures. Paroles, Geſtes, Œillades, Stile, Maniere d’opiner, tout y eſt indigne de la Gravité de ceux à qui l’on donne dans nos Ecoles, comme par Excellence, le Titre de Nos très ſages Maîtres. Que peuvent penſer la Cour, le Parlement, les autres Magiſtrats, d’un Jugement porté au milieu de tout ce Tumulte[1] ? Si l’on en doit croire ce Docteur ſur la Maniere dont ſes Confreres délibèrent, les Déciſions des prémiers Théologiens du Roïaume reſſemblent aſſez aux Elections des Echevins dans les Villes où il regne deux Partis différens. Je ne crois pas, que, parmi ces Caballes, les Docteurs cherchent plus la Vérité, que les Electeurs Conſulaires le Bien de leur Patrie.

  1. Journal Hiſtorique des Aſſemblées tenues en Sorbonne pour condamner les Mémoires de la Chine du P. Le Comte.