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sur la multiplication indéfinie des espèces est aussi fort juste ; elle est prise dans une appréciation exacte de la nature même (p. 184) ; quant au résumé qui suit (p. 186), il est nécessairement sujet aux objections que nous avons faites sur l’application générale de l’idée de l’auteur ; mais il serait difficile de trouver une expression plus élégante et plus juste à la fois de cette même idée que la comparaison qui termine le chapitre, et que cette dernière phrase résume elle-même : « Comme les bourgeons, en se développant, donnent naissance à de nouveaux bourgeons, et comme ceux-ci, lorsqu’ils sont vigoureux, végètent avec force et dépassent de tous côtés beaucoup de branches plus faibles, ainsi, par une suite de générations non interrompues, il en a été, je crois, du grand arbre de la vie qui remplit les couches de la terre des débris de ses branches mortes et rompues, et qui en couvre la surface de ses ramifications toujours nouvelles et toujours brillantes. »
Chap V.

Lois de variabilité.

M. Darwin, en traitant des lois de la variabilité, accorde peu d’importance à l’action directe des conditions extérieures de la vie, peut-être parce que de Lamarck et Ét. Geoffroy Saint-Hilaire dont il tient à se séparer, lui en accordaient beaucoup ; aussi les réflexions du savant traducteur nous paraissent-elles fort justes. Quant aux effets de l’usage ou du défaut d’exercice des organes, il est difficile, lorsqu’on en traite à ce point de vue, de ne pas se rapprocher un peu des fantaisies de de Maillet.

L’acclimatation, les corrélations de croissance, la compensation et l’économie de croissance, les organes multiples, rudimentaires ou de structure imparfaite qui sont très-variables (p. 213), sont des sujets dont on conçoit que l’auteur du livre dont nous nous occupons cherche à tirer parti. Il remarque (p. 222) que ) les caractères spécifiques sont plus variables que les caractères génériques ; et, en considérant que les espèces ne sont que des variétés mieux marquées et plus fixes, les parties qui ont déjà varié, sont celles qui continueront à varier à l’avenir (p. 224). D’ailleurs, suivant l’hypothèse, toutes les espèces du même genre descendant d’un parent commun, on doit s’attendre à les