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mieux en mieux adaptée à ses conditions d’existence. Or, ce perfectionnement continue des individus organisés doit inévitablement conduire au progrès général de l’organisme parmi la majorité des êtres vivants répandus à la surface de la terre. »

Mais, dans ce qui suit, il est loin de le prouver ; il semble même reculer devant la difficulté du problème dont il remet la discussion au chapitre où il traitera de la géologie, et où nous verrons que la solution est également éludée.

(P. 174.) Il reconnaît ici que la persistance des formes inférieures est peu compatible avec son hypothèse, et que de Lamarck était logique en supposant la formation continue d’êtres inférieurs par voie de génération spontanée ; mais, ajoute-t-il (p. 175) : « L’élection naturelle n’implique aucune loi nécessaire et universelle de développement et de progrès ; elle se saisit seulement de toute variation qui se présente lorsqu’elle est avantageuse à l’espèce ou à ses représentants par en rapport à leurs relations mutuelles et complexes, » etc. Ce passage et tout le reste de l’alinéa sont en contradiction manifeste avec ce qui vient d’être dit du progrès organique comme de l’absence de limite à la somme des changements qui peuvent s’effectuer dans le cours successif des âges parle pouvoir électif de la nature. Ce n’est plus actuellement un fait général, ce n’est plus une loi, ce n’est qu’une circonstance fortuite. La proposition, loin de s’élever à la hauteur d’une théorie biologique, se trouve réduite à une exception dans l’ordre normal.

L’hétérogénéité et l’extrême complexité des résultats auxquels arrive l’auteur par l’application de son idée deviennent encore plus évidentes dans le passage suivant (p. 177) : « Bien qu’en somme, dit-il, le niveau supérieur de l’organisation se soit continuellement élevé et s’élève encore dans le monde, cependant l’échelle présentera toujours tous les degrés possibles de perfection. Car les progrès de certaines classes tout entières ou de certains membres de chaque classe ne conduisent pas nécessairement à l’extinction des groupes avec lesquels ils n’entrent pas en concurrence. Enfin, en quelques cas, ainsi que nous le verrons autre part, des organismes inférieurs