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pour tirer partie de cette déviation, et il n’y a pas de raison, si l’on supprime cette cause qui est toute locale et pour ainsi dire d’hier, pour que le résultat se produise. Un pareil aveu n’emporte-t-il pas déjà avec soi la négation des conséquences qu’on voudrait déduire de l’effet ? En outre, certains animaux domestiques sur lesquels l’action élective de l’homme ne s’est pas exercée, les Chats, les Ânes, les Paons, les Oies, ayant moins varié que d’autres, il semble déjà peu rationnel d’invoquer le principe d’élection pour la nature abandonnée à elle-même. Le résumé (p. 67) est plus négatif que positif, sauf la dernière cause, l’action accumulée de l’élection. Mais peut-on admettre que la nature produise elle-même cette action accumulée qui ne peut être et n’est, en effet, jusqu’à présent, qu’un résultat provoqué pour l’avantage ou l’agrément que l’homme en retire ?
Chap. II.

Variations à l’état de nature.

Dans le second chapitre, consacré aux variations des espèces à l’état de nature, M. Darwin considère « le terme d’espèce (p. 80) « comme arbitrairement appliqué, pour plus de commodité, à un ensemble d’individus ayant entre eux de grandes ressemblances, mais qu’il ne diffère pas essentiellement du terme de variété donné à des formes moins distinctes et plus variables. De même le terme de variété, en comparaison avec les différences purement individuelles, est appliqué non moins arbitrairement et encore par pure convenance de langage. » Nous verrons plus loin si l’auteur est parvenu à trouver une expression plus vraie et plus complète de ce que l’on doit entendre par espèce et par variété.

En s’occupant des espèces dominantes ou communes très-répandues sur un vaste habitat, il trouve que ce sont elles qui varient le plus, et, ensuite, que les espèces des plus grands genres varient partout davantage que celles des genres moins riches. De ce que, pour lui, les espèces ne sont que des variétés bien tranchées et bien définies, il déduit aussi cette proposition (p. 83) :… « partout où un grand nombre d’espèces étroitement liées, c’est-à-dire du même genre, ont été formées, beaucoup de variétés ou espèces naissantes doivent, en règle générale, être actuellement en voie de formation. » Ce qui suit est peu