Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se fécondent, et, en définitive, il dit (p. 38) : « Pour la plupart de nos plantes les plus anciennement cultivées et de nos animaux domptés déjà depuis de longs siècles, il est impossible de décider définitivement s’ils descendent d’une ou de plusieurs espèces sauvages. » Ainsi, le passé de la domestication déjà ne nous apprend rien.

Bien que l’origine de la plupart des espèces d’animaux domestiques lui paraisse douteuse, il est arrivé à cette conviction que a plusieurs espèces sauvages de canides ont été domptées, et que leur sang plus ou moins mêlé coule dans les veines de nos nombreuses races domestiques. »

On peut se demander ici pourquoi M. Darwin n’a pas d’abord traité du seul caractère spécifique réellement rationnel, la fécondité continue ? Or, si ces espèces de chiens sauvages ont pu s’accoupler et donner des produits féconds, c’est que ce n’étaient pas réellement des espèces distinctes. Ou bien, si l’auteur croit connaître de meilleurs caractères, il aurait dû commencer par nous les indiquer, sans quoi nous pourrions taxer ses distinctions d’arbitraires. Discourir sur l’espèce, prétendre en tracer l’origine et ne point la définir, la caractériser, dire à quoi on la reconnaît, c’est s’exposer à être mal compris et à être mal jugé.

Relativement à l’origine du Mouton et de la Chèvre, il déclare n’avoir pas d’opinion arrêtée ; il croit que le Zèbu de l’Inde peut descendre d’un autre type que le Bœuf d’Europe ; mais toutes les races de Chevaux proviendraient d’une même souche naturelle. Toutes les variétés de Poules proviendraient du Coq d’Inde commun (Gallus bankiva) ; les Canards et les Lapins descendraient aussi du Canard sauvage et du Lapin commun. Les Pigeons viennent tous du Pigeon de roche (Columba livia) et de sous-espèces géographiques ; mais l’auteur discute l’hypothèse qu’ils ont pu provenir de sept ou huit espèces différentes ; il montre une érudition profonde relativement à ce sujet sur lequel il a fait de nombreuses expériences et auquel il revient, d’ailleurs, dans presque tous les chapitres de son ouvrage ; il nous apprend même, pour nous convaincre de sa spécialité