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« XIV. Enfin la substitution de la théorie de la variabilité limitée à l’hypothèse de la fixité rend nécessaire une nouvelle définition de l’espèce. Pour nous rapprocher le plus possible des définitions les plus usitées, et en ne considérant pour le moment que l’ordre actuel des choses, nous dirons : L’espèce est une collection ou une suite d’individus caractérisés par un ensemble de traits distinctifs, dont la transmission est naturelle, régulière et définie dans l’ordre actuel des choses. » La suppression des cinq derniers mots rend la définition applicable à tous les temps.

Ce que nous venons de rappeler suffit pour faire comprendre l’ordre d’idées dans lequel entre Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et le genre de preuves sur lequel il les appuie. Sous le point de vue paléontologique, ces preuves nous semblent n’avoir rien qui puisse éclaircir aucune des questions importantes de l’histoire biologique de la terre.

Après avoir énuméré les motifs puisés, comme toujours, dans les résultats de la domestication, il dit, dans sa conclusion générale[1] : « Les caractères des êtres organisés ne. sont fixes qu’autant que les circonstances extérieures restent les mêmes ; si elles changent, et selon le sens et le degré des changements qu’elles subissent, l’organisation se modifie, et il se produit de nouveaux caractères dont la valeur peut être spécifique et plus que spécifique. »

Or, c’est là ce qu’il nous a été impossible de reconnaître, ainsi que nous l’avons déjà dit et bien que l’auteur continue avec une assurance qui fait honneur à sa conviction « Qu’est-ce donc que le principe si longtemps affirmé de la fixité du type, de l’immutabilité de l’espèce ? Nous disions au commencement de ce livre : « Ce prétendu principe n’est qu’une hypothèse ; » nous sommes maintenant en droit d’ajouter : « Cette hypothèse est erronée, » etc.

Les faits allégués n’ont rien de nouveau, et nous pensons que

  1. Hist. nat. gén., etc., vol. III, p. 517, 1862. Cette fin du volume a été imprimée après la mort de l’auteur.