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Ce fut vers 1825 que l’illustre membre de la Commission d’Égypte émit ses idées à ce sujet ; mais ce fut dans son Mémoire sur le degré d’influence du monde ambiant pour modifier les formes animales (1831) et dans ses Études progressives d’un naturaliste (1835), c’est-à-dire vers la fin de sa carrière, qu’il les développa complètement. Comme on peut penser qu’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a présenté les opinions de son père sous leur jour le plus favorable, nous les reproduirons dans les termes dont il s’est servi.

Il ramène ces idées à cinq propositions principales : deux premières, générales, dit-il (p. 416), une troisième conséquence relative aux êtres actuels comparés entre eux, et deux dernières, se rapportant à ces mêmes êtres, mais comparés avec ceux qui ont autrefois peuplé le globe.

1° L’espèce est fixe sous la raison du maintien de l’état conditionnel de son milieu ambiant ; 2° elle se modifie, elle change, si le milieu ambiant varie et selon la portée de sa variation ; d’où il résulte que, « parmi les êtres récents et actuels, on ne doit pas voir et l’on ne voit pas se produire de différence essentielle ; pour eux, c’est le même cours d’événements comme la même marche d’excitation.,

« Au contraire, le monde ambiant ayant subi, d’une époque géologique à l’autre, des changements plus ou moins considérables, l’atmosphère ayant même varié dans sa composition chimique, et les conditions de respiration ayant été ainsi modifiées, les êtres actuels doivent différer, par leur organisation, de leurs ancêtres des temps anciens, et en différer selon le degré de la puissance modificatrice.

« À ce, point de vue, l’évolution des espèces peut être comparée à celle des individus. Dans un même milieu et sous l’influence des mêmes agents physiques et chimiques, ceux-ci restent des répétitions exactes les uns des autres. Mais que, tout au contraire, il en soit autrement, de nouvelles ordonnées, si elles interviennent sans interrompre l’action vitale, font varier nécessairement les êtres qui en ressentent les effets, ce qui, dans les grandes opérations de la nature, exige