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L’époque des Césars montrait trop évidemment aux esprits clairvoyants une décadence à la fois dans l’ordre politique et dans l’ordre social pour que l’idée ne passât point dans les spéculations philosophiques et ne conduisit point à celle d’une destruction fatale de toutes choses ceux qui n’y auraient pas été amenés par la seule considération des fossiles.

Quelle que soit l’opinion de Philon (op. I, p. 298), de Columelle (Préf., I. I), de Pline (Epist. VI, 21), d’Orose (Préf. et II, 5 ; VI, 1), de l’empereur Maximin (Eusèbe, Hist. eccl., IX, 7, Cf. Thémiste, V, p. 80, la Lettre de Symmaque, X, 61, citée par Lassaulx, p. 41), de Sidoine Apollinaire (Epist., VIII, 6), de Cyprianus (Demetrianus, p. 217), de Jules Firmicus Maternus (Mathescos, III, 1), ou celle que rapportent plusieurs de ces auteurs pour en avoir entendu parler, que l’univers était déjà de leur temps devenu vieux, et qu’il touchait à sa destruction ; quelle que soit l’opinion de ces hommes sur les faits géologiques, on peut être assuré que Sénèque avait des vues plus justes lorsqu’il soutenait que la conflagration générale avait pour but la destruction de l’ordre actuel de choses et l’avènement d’un autre plus perfectionné (Quest. nat., III, 28), car on ne peut pas croire que cette idée d’amélioration dont il parle ne soit applicable qu’à la morale (Cf. Sénèque, Epist. XCI, p. 420).

J. Firmicus Maternus le Jeune est un astronome qui croit à une période cosmique de 300 000 ans, terminée alternativement par un ecpyrosis ou par un cataclysme, et il essaye de trouver une analogie entre l’état de l’univers et celui du corps humain. L’homme doit, suivant lui, posséder en soi, comme étant le dernier chaînon de la série organique, tous les types des êtres qui l’ont précédé, et il s’efforce de démontrer la nécessité d’une destruction périodique de l’univers par l’eau ou par le feu, en faisant allusion à l’analogie hypothétique de l’affaiblissement du corps humain et des remèdes qu’on y apporte. Cet auteur n’avait-il jamais ouï parler des fossiles ? C’est ce que nous ne savons pas.

Dans la préface de son ouvrage sur l’agriculture, Columelle dit que la religion ne nous permet pas de supposer que la stérilité