Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/603

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou spéculative sur cet ordre de faits ; c’est ainsi que Tacite, Suétone, Pline le Jeune, Martial, qui racontent la catastrophe de Pompéi et d’Herculanum, ne font aucune réflexion sur son origine. C’est à un historiographe qui vivait 150 ans plus tard, à Dion Cassius, que l’on en doit une description spéciale.

Ovide, dans le XVe livre des Métamorphoses, annonce que l’Etna cessera un jour de rejeter des laves (v. 540). Pline, dans son Histoire naturelle, fait connaître beaucoup de volcans et d’autres manifestations des forces internes du globe, et cela en si grand nombre, qu’il dit dans le cviie chapitre de son IIe livre : Excedit profecto omnia miracula ullum diem fuisse quo non cuncta conflagrarent. Néanmoins ce passage ne prouve pas encore que l’auteur ait formellement admis la théorie du feu central de l’école de Pythagore. Dans ses Lettres, Pline le Jeune donne une description élégante de la catastrophe de Stabia dans laquelle périt Pline l’Ancien. Ovide, comme on l’a dit ci-dessus, rapporte dans le XVe livre des Métamorphoses (v. 252 et suivants) les changements qui se sont effectués de nos jours à la surface de la terre[1]. Les documents qui se rapportent à ces faits ont été rassemblés par Pline avec un soin qui surpasse peut-être celui de Strabon[2].

Les fossiles ont peu attiré l’attention des écrivains latins. Tite Live (XLII, 2) connaissait les poissons pétrifiés ; Sénèque (Quest. nat., III, 16, 17), Juvénal (XIII, 65), Apulée (de Magia) également ; et, malgré cela, le géographe Pomponius Mela (II, 5) rejette ces citations comme reposant sur des fables. Pline (VII, 16, 74, VII, 16, 73), (XXXVI, 18), Solinus (I, 90), Aulu-Gelle (III, 10, 11), parlent d’ivoire provenant de la terre et d’ossements de grands mammifères ou de reptiles sans soupçonner

  1. Presque tous les manuels de géologie ont fait usage de ses vers ; Cf. Von Hoff, Geschichte der natürlichen Veränderungen der Erdoberfläche, et Link, Urwelt, etc.
  2. Voy. J. Schvarcz, On the failure of geol. attempts in Greece prior the epoch of Alexander, p. 19-20. In-4, Londres, 1862, où l’auteur a cité tous les faits de cette nature rapportés par Pline.