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ensuite par la génération, s’il est commun aux deux individus qui, dans la fécondation, concourent ensemble à la reproduction de leur espèce. Enfin ce changement se propage et passe ainsi à tous les individus qui se succèdent et qui sont soumis aux mêmes circonstances sans qu’ils aient été obligés de l’acquérir par la voie qui l’a réellement créé. »

. . . . . « Si je voulais ici passer en revue toutes les classes, tous les ordres, tous les genres et toutes les espèces des animaux qui existent, je pourrais faire voir que la conformation des individus et de leurs parties, que leurs organes, leurs facultés, etc., etc., sont partout uniquement le résultat des circonstances dans lesquelles chaque espèce s’est trouvée assujettie par la nature et des habitudes que les individus qui la composent ont été obligés de contracter, et qu’ils ne sont pas le produit d’une forme primitivement existante qui a forcé les animaux aux habitudes qu’on leur connaît (p. 262). »

Ces quelques citations empruntées à la Philosophie zoologique de l’illustre professeur du Jardin des Plantes suffisent, nous le pensons, pour donner une idée de la théorie qu’il a exposée et soutenue avec une clarté, une netteté de vues et une franchise à poursuivre jusqu’au bout les conséquences de son principe, que nous retrouverons rarement dans les derniers de ses représentants.
Ét. Geoffroy Saint-Hilaire.

Suivant Isidore Geoffroy Saint-Hilaire[1], son père n’aurait pas été le continuateur de Lamarck ; il répudie cette succession en son nom, et lui assigne au contraire une large part dans l’héritage de Buffon. Mais qu’Étienne Geoffroy Saint-Hilaire ait rejeté les variations dues à des changements d’actions et d’habitudes pour conserver l’influence directe des milieux ambiants, aux points de vue physiologique ; philosophique et géologique, c’est absolument la même chose ; la faculté de varier, attribuée à l’espèce, est le point essentiel de la question ; c’est le principe fondamental de la théorie, et peu importe pour le résultat que cette faculté soit mise en jeu par une cause ou par une autre.

  1. Hist. nat, gén., etc., vol. II, p. 412.