Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/584

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dogmes à la tradition[1]. Cependant les apophthegmes de Pythagore seraient-ils aussi une reproduction de la cosmologie des Égyptiens, par exemple ? C’est ce que nous sommes loin de savoir, de même que si l’on doit faire remonter toutes ces données à des observations ou à des déductions avancées par les pythagoriciens[2].

Platon, dans son Timée, n’a fait que copier les dogmes de ces derniers. Il parle également des ecpyrosis et des cataclysmes, mais ne fait aucune mention des fossiles, tandis que Xénophane, Anaximandre et Empédocle, qui ont rapporté les débris organiques pétrifiés aux périodes cosmiques, ont en quelque sorte préludé à la géologie moderne. Il pourrait être hasardé de dire que ces trois philosophes naturalistes ont su apprécier l’importance de la stratification ou superposition des roches, ou qu’ils ont seulement connu la distinction des roches cristallines et sédimentaires ; cependant l’étymologie du mot πάγος, désignant des caps ou promontoires trachytiques, basaltiques, granitiques et porphyriques, appuierait la supposition que fait naître le passage de Plutarque (De primo frigido, c. xix), suivant lequel Empédocle a prétendu que les espèces de roches que nous appelons cristallines, les ἐμφανῆ, les κρημνοὶ, les σκόπεελοι, les πέτραι, ont été élevées et sont soutenues par le feu de l’intérieur de la terre (καὶ ἀνέχεσθαι διερειδόμενα φλεγμαίνοντος, τοῦ ἐν βάθει τῆς γῆς πυρός). D’un autre côté, le fait qu’on a désigné par le même mot, ἔδαφος, le fond de la mer et l’idée connexe de couche ou

  1. Plutarque, Moral., p. 101 A.; Clemens Alex., Strom. V, p. 711, 20. Pædag., I, 5 ; Proclus, in Timæum, p. 240, 4 ; Eusebius, Præp. evang., XIV, 3 ; Origène, Philos., IX, 9 ; Arist., Phys., III, 5 ; Diog. Laërce, IX, 8 ; Galen, Hist. phil., 10, 17 ; Stob., Ecl., I, 15, 42 ; M. Antoninus, III, 3 ; Censorinus, 18, 11.
  2. Les dates relatives à Orphée et à Pythagore se trouvent chez Plutarque, Moral., p. 415 ; Nigidius chez Servius, ad Ecl. Virg., IV, 10 ; Censorinus, 18, 11 ; Celsus chez Origène, C. Celsum, IV, 11 ; Minucius Felix, 34 ; Ammianus Marcellinus, XV, 9, 8 ; Lobeck, Aglaophamus, p. 791-2-3 et seqq. ; Cf. Platon, Timæus, p. 12, 13 ; Origène, Philos., VI, 21 ; Timæus, p. 11, 12, 3, 40 ; Republ., p. 381, 13 ; Brandis, Geschichte der Philos., II, p. 370 ; cité par Lassaulx, p. 31.