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Les premiers forment de beaucoup la majorité, tels que Thalès, Anaximène, Hippon, Diogène l’Apolloniate, Héraclite, Pythagore et probablement l’auteur des poëmes sacrés d’Orphée, plusieurs élèves de Pythagore et des membres de sa secte, Anaxagore ?, Zénon, Parménide, Métisse, Archélaüs et Platon. Les seconds sont particulièrement Xénophane, Empédocle et Anaximandre.

Il y avait en outre des poëtes qui, à l’exemple de Linus, dont on connaît la période cosmique de 10800 ans, parlaient de la même manière sans y avoir réfléchi bien profondément. Peut-être aussi quelques-uns des philosophes naturalistes que nous avons cités ne faisaient-ils que reproduire des traditions sanscrites [1], les traditions empreintes des idées de manvataras et de yougam, ou étaient-ils l’écho de celles de Babylone[2], ou bien encore de celles venues en Grèce par suite des communications avec l’Égypte, la Phénicie, sinon de la doctrine de Zoroastre elle-même.

Les livres sibyllins ont sans doute tiré ces idées de l’Orient[3]. Héraclite assigne comme Linus un laps de 10 800 ans à sa période cosmique ; Orphée, 120 000 ans à la sienne. Mais le célèbre historiographe de la philosophie ionienne, Richter, a fait voir le peu de fondement de ces opinions basées sur des inductions cosmologiques ou, comme diraient les anciens, physiologiques, et l’on sait que l’on doit faire remonter l’origine de ces

  1. Cf. Rig Veda, VIII, 4, Hymn. 17, 18, 19 ; Manous, I, 52, 57, I, 80 ; Yaynavalkya, III, 10. Cf. Adhyâya Upanishad ; Anuvaca Upanishad ; Vrihad Upanishad, II, 5 ; Bhagavad Gitâ, VII, 6 et seqq.; X, 20 et seqq.
  2. Saroï, nesseï, sossoï. Cf. Bérose chez Sénèque, Hist. natur., III, 29 ; Zendiques, Cf. Théopompe chez Plutarque, Moralia, p. 370, B.; Cf. Bundehèche, I, xxxxiv ; Zend Avesta, ed. Kleuker, III, p. 57 et seqq ; Vendidad Sade, xix Ha, xxviii ; Yechte Sades, xviii ; Vendidad Sade, xxx Ha, xxxi Ha ; Bundehéche, xxxi ; Cf. Talmoud, Midrache Rabba, Berechite Paracha, 4 ; Or Adorni, III, 1, 5 ; Sohar, III, p. 498, Sulzb. ; III. p. 79, 225, 135, 152, 166, 100 ; Roche ha-Chana, 11, a Cf. Pseudo-Esra, IV, 14, 11, ou même étrusques : (Cf. Suidas, v. Τυῤῥηνία ; Cf. Lassaulx, dans les Comptes rendus de l’Académie royale de Bavière, I cl., VI vl., III sect.
  3. Cf. Origène, Philos., V, 16 ; Platon, de Republ., VIII, p. 381, 2.