Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/573

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même temps que l’enveloppe terrestre, décrivait son mouvement diurne autour de la partie centrale incandescente. Simplicius ne fait d’ailleurs aucune mention de la sphère concave terrestre.

Jusqu’à présent on ne peut pas affirmer que la doctrine géologique de ce μέσον πῦρ ait été aussi rattachée depuis au système héliocentrique ; mais Hicétas admettait déjà la rotation du sphéroïde, ainsi qu’Héraclide. Pour ces deux philosophes, le μέσον πῦρ avait un sens à la fois géologique et astronomique. Simplicius ne rappelle pas les noms de ces pythagoriciens plus instruits ; mais il dit que Diogène Laërce attribue l’antichthon à Hicétas, tandis que Théophraste lui a attribué, de son côté, le principe de la rotation, ce qui nous permet de penser que le célèbre syracusain a placé son μέσον πῦρ, la contre-partie nécessaire de l’antichthon, à l’intérieur de la terre ; les mots περὶ τὸ μέσον indiquent évidemment le μέσον πῦρ chez le scholiaste anonyme du cod. Coisl., 166, en faveur d’Héraclide.

L’admission de l’hypothèse grecque du feu central dans le sens géogénique peut-elle faciliter l’explication de l’Ecpyrosis, car il y a des philosophes qui ont rejeté l’idée du feu extérieur πῦρ τὸ περιέχον, ou feu en dehors de la sphère des étoiles fixes) ? Quoiqu’il en soit, ils ont soutenu l’idée d’une conflagration générale de l’univers, ou au moins de notre planète. À quelle cause Empédocles, Leucippe et Démocrite pouvaient-ils attribuer les catastrophes terrestres dues à des conflagrations, si ce n’est aux feux souterrains ? Quant à l’hypothèse du feu central au point de vue géogénique, elle était peu répandue. Seulement les populations voisines des volcans recherchaient naturellement dans l’existence d’un feu intérieur la cause des phénomènes dont ils étaient témoins.

La mythologie a apporté son tribut de renseignements ; les poëmes sacrés ont avancé qu’il existait des communications entre les volcans les plus éloignés ; Phérécyde, logographe athénien, surnommé Lerius, qu’il ne faut pas confondre avec le célèbre philosophe du même nom, qui était de Scyros, a raconté, comme le dit le scholiaste d’Apollonius le rhodien, que Typhoëus