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sur l’astronomie des anciens, en supposant que ce sont seulement les éruptions volcaniques qui ont suggéré l’idée des pythagoriciens ; mais il fallait faire ici une distinction essentielle et ne pas vouloir appliquer cette interprétation aux idées de Philolaüs. Les philologues versés dans les traditions de l’école de Pythagore admettent qu’on y regardait le globe comme une sphère concave, dont une moitié représentait la véritable terre et l’autre l’Antichthon, comprenant dans le vide intérieur le fatal cube du feu central du μέσον πῦρ. Suivant le système d’Hicétas le syracusain, les mêmes philologues admettront peut-être que le μέσον πῦρ exerce une action à la fois astronomique et géologique, et ils interpréteront le passage de Simplicius (ad Ar. de Cœl., f. 152) conformément à l’idée que professait Héraclide de Pont, savoir, la rotation de la terre autour de son propre centre ou la portion de la sphère concave autour du μέσον πῦρ, puisque ce μέσον πῦρ a occupé en même temps le centre du vide intérieur de la sphère.

Mais peut-être dira-t-on que l’hypothèse-astronomique du μέσον πῦρ n’est encore, chez Philolaüs, qu’un acheminement vers la théorie de la rotation de la terre autour de son axe, et les philologues maintiendront-ils que l’on a toujours considéré la terre, telle que la comprenait Philolaüs, comme une planète indépendante du cube mystique de μέσον πῦρ, qui occupe le centre de l’univers ? Dans le second livre d’Aristote de Cœlo, il n’y a que des arguments contraires à l’opinion de M. Röth, et cette circonstance même, que Simplicius distingue ceux qui ont regardé le μέσον πῦρ comme une cause exclusivement astronomique suppléant à la rotation de la terre autour de son axe, et ceux qui y ont ajouté un sens géologique, montre qu’il y a eu en effet, plusieurs sources d’informations dans la secte de Pythagore relativement au feu central (μέσον πῦρ).

Les plus rapprochés de la vérité étaient certainement ceux qui attribuaient les éruptions volcaniques, peut-être aussi les sources thermales et les tremblements de terre, à une masse ignée, souterraine, située au centre de la terre ; et, comme celle-ci était supposée placée au centre de l’univers, ce dernier, en