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des plus hautes facultés de l’intelligence avaient atteint leur apogée, d’autres sommeillaient encore, ne se manifestant que par de vagues intuitions de vérités générales qui reposaient sur des observations insuffisantes, ou même par des rêveries plus ou moins imaginaires, que la Renaissance a vues se renouveler depuis.


Géologie des Grecs avant l’époque d’Alexandre


Les philosophes de la Grèce ont expliqué les phénomènes volcaniques par l’hypothèse des feux souterrains. Eschyle, dans une de ses tragédies perdues, a attribué à l’action de ses feux la séparation de la Sicile de la Calabre ; Pindare a chanté, dans la première épinicie de ses Pythiaques, la communication souterraine de l’Étna avec le Vésuve. Chez Platon, on retrouve la cause des volcans dans le Pyriphlégéthon (Phédon, c. 58, 60) ; chez Empédocle, dans ces masses ignées souterraines (πολλὰ δ' ἔνερθ' ὕδεος (οὕδεος) πυρὰ καίεται) dont il parle dans les fragments de son poëme Sur la Nature. Proclus, le commentateur de Platon, confirme l’opinion précédente dans les notes qui accompagnent le Timée. Empédocle, dit-il, soutient l’existence de torrents de lave souterrains (ῥύακες πυρός). Nous pouvons nous faire encore une idée plus exacte et plus précise de la théorie de quelques pythagoriciens par ce qu’en dit Simplicius dans son Commentaire sur les ouvrages d’Aristote (de Cælo, II 13, 14 ; f. 124). Simplicius, dont la véracité n’est pas suspecte, rapporte que les plus instruits de cette école (οἱ δὲ γνησιώτερον μετασχόντες) attribuaient au feu central (μέσον πῦρ) une action géogénique, en le plaçant à l’intérieur de la terre, comme le principe créateur de la vie et des choses, comme une source de chaleur éternelle pour le globe exposé d’ailleurs au refroidissement.

M. le professeur Röth, d’Heidelberg, a essayé d’expliquer l’hypothèse du μέσον πῦρ, dont on a tant parlé dans les ouvrages