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plus particulièrement la tourbe, l’une des mousses, Hypnum triquétrum, a présenté 7,44 d’azote ; le Roseau, Arundo phragnites, 9,61. Les feuilles d’arbres dicotylédones en renferment plus que le bois ; les feuilles de Chêne, 11,75 ; de Hêtre, 11,77 ; le bois de Chêne, 5,40, 6,87 et 7,40.

La densité des feuilles de fougères arborescentes est plus grande que celle du bois de nos climats, et la densité de leur bois peut devenir égale à celle de la houille. Les feuilles de fougères sont aussi riches en azote : 14,59 et 13,92, c’est-à-dire qu’elles en renferment davantage que nos arbres des forêts, tandis que leur ligneux n’en renferme que 1,77 ; dans les racines, il était de 6,26, proportion intermédiaire entre celle des feuilles et du ligneux. Les lycopodiacées de Taïti ont offert de 11 à 7 millièmes d’azote, et en ont ainsi autant que les mousses qui forment la tourbe.

L’azote tend à diminuer dans les combustibles des divers terrains en raison de leur âge ; mais il y a beaucoup d’exceptions, dues à l’origine de la matière végétale. Ainsi les lignites formés par des bois en renferment moins que le charbon du terrain houiller. Dans ce dernier on en a constaté 12,50, 8,80, 4,10, et dans l’anthracite il y en a encore quelques millièmes. Les combustibles fossiles s’enrichissent de carbone avec l’âge et la fossilisation ; la densité augmente également, tandis que l’oxygène, l’hydrogène et l’azote diminuent.

La quantité d’azote plus grande dans la tourbe, le lignite, et même la houille, que la moyenne des bois actuels, prouve que ces combustibles sont dus à des feuilles. Dans la houille et même dans l’anthracite il y en a plus que dans les bois des fougères arborescentes.

Le dosage de l’azote d’un combustible fossile pourrait donc jusqu’à un certain point indiquer son âge et sont origine, malgré de nombreuses exceptions, et de même, chez les restes d’animaux, dans une classe donnée et dans des circonstances comparables, la diminution de l’azote est en raison du temps écoulé.

Le premier tableau que M. Delesse a placé à la fin de son