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dans les vaisseaux du bois, en a rempli tous les vides, et les parties solides réduites en charbon n’ont pas été remplacées. Ce n’est donc pas le procédé de la pétrification absolue.

D’autres expériences, faites sur des matières animales, ont montré comment des eaux minérales, chargées de sulfate de fer, peuvent se désoxyder lorsqu’elles sont en contact avec ces matières en décomposition et la pyrite remplacer l’oxygène, l’hydrogène et le carbone.

Les eaux de source, et surtout les eaux thermales, contiennent toujours une certaine quantité de carbonate de chaux, de silice, de potasse ou d’autres substances terreuses ou métalliques ; on peut donc présumer que c’est au voisinage d’eaux semblables que les résultats précédents peuvent être attribués, c’est-à-dire la substitution d’une matière tout à fait inorganique à celles qui constituent les corps organisés, toujours plus ou moins susceptibles de décomposition.

La pétrification ou minéralisation d’un corps ne s’opère point d’ailleurs dans toutes ses parties en même temps ni suivant leur degré d’altérabilité. Ainsi, dans des tiges de Palmier on trouve le tissu cellulaire parfaitement conservé, tandis que toute trace des fibres solides du bois a disparu, et les espaces qu’elles occupaient sont restés vides ou bien ont été remplis par de la silice. Dans d’autres cas, le contraire est arrivé ; les faisceaux fibreux sont conservés et le tissu cellulaire a disparu. Enfin, les uns et les autres peuvent avoir été pétrifiés. Dans les bois dicotylédones, les fibres longitudinales peuvent être pétrifiées sans que les rayons médullaires le soient. Les portions silicifiées sont souvent linéaires et dans le sens du bois, ou bien elles se rendent vers la partie médiane.

Suivant M. Ch. Stokes[1], le procédé de la pétrification est successif. Les tiges herbacées peuvent quelquefois offrir les caractères de la silicification des bois. Souvent les vides laissés dans les bois partiellement silicifiés sont tapissés de cristaux de

  1. Transact. geol. Soc. of London, vol. V, p. 207 ; 1836. — Proceed., id., vol. II, p. 418.