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dans la cassure, les feuillets de ces schistes montrent-ils l’empreinte des feuilles en creux sur l’un des côtés et en relief sur l’autre.

Les empreintes de plantes peuvent être encore représentées par du fer sulfuré ou toute autre substance apportée en dissolution dans les interstices de la roche.

Les feuilles des plantes ligneuses monocotylédones et dicotylédones sont, on le conçoit à cause de leur solidité, celles qui ont laissé le plus fréquemment leurs traces dans les couches de vase endurcie, d’argile, de calcaire marneux ou de sable. Les feuilles de cryptogames vasculaires des temps anciens sont dans le même cas.

Les tiges et les branches de ces mêmes plantes ont été soumises à d’autres procédés de conservation. Lorsque aucune circonstance accidentelle ne survient, l’altération du bois, si elle se produit au contact de l’air, donne lieu à du terreau par suite du dégagement des gaz ; si elle se produit, au contraire, à l’abri de ce contact, la réaction des principes que ces bois renferment peut les faire passer à l’état de jayet ou de matière charbonneuse, sèche, plus ou moins compacte, fragile, dans laquelle le tissu organique tend à disparaître à raison de son degré d’altération.

Quelquefois, et par des moyens qui sont encore peu connus, le bois du tronc a été détruit, a disparu, l’écorce seule a persisté et le cylindre creux qui en est résulté a été rempli par du sable, de la vase et autres sédiments qui s’y sont moulés et consolidés comme dans l’intérieur d’une coquille. Des tiges de monocotylédones ont été partiellement conservées ainsi (Voyez antè, 1re partie, p. 324).

Mais, dans ces différents cas, la structure interne des végétaux a presque entièrement disparu, et, pour nous permettre d’en juger, il a fallu que la nature employât un autre procédé, celui de la pétrification proprement dite, c’est-à-dire du remplacement des molécules organiques des tissus et des vaisseaux par une substance inorganique stable, de telle sorte que les apparences et la disposition de ces mêmes tissus et vaisseaux