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ont pu imprimer à l’intérieur de la coquille. On conçoit alors que si cet intérieur vient à être moulé immédiatement après la mort et la disparition de celui-ci par la matière de la roche environnante, et que plus tard le test intérieur soit dissous et disparaisse, on n’apercevra plus aucune relation entre le moule et la cavité dans laquelle il se trouve, puisque celle-ci ne sera plus formée que par le test extérieur celluleux.

Comme, en outre, sous beaucoup de rapports, les rudistes s’éloignent des autres bivalves, l’étrangeté des coquilles, d’une part, et, de l’autre, celle des moules intérieurs, qui ne se rapportaient plus aux parties conservées, autorisaient en quelque sorte la distinction que faisaient des zoologistes qui n’avaient pas eu occasion d’observer en place les relations des uns et des autres ni des individus bien conservés.

La difficulté de leur rapprochement était encore augmentée par une autre circonstance qui compliquait singulièrement la question. Dans certaines espèces fort allongées, surtout du genre Hippurite, l’animal, en vieillissant, s’avançait dans sa coquille laissant derrière lui des espaces vides, séparés les uns des autres par des cloisons-transverses plus ou moins régulières et dont le remplissage ultérieur simulait assez bien les loges et les cloisons-d’une coquille droite, telle que les Orthocératites ; aussi ce genre fut-il placé alors parmi les céphalopodes, tandis que cette même disposition, en se reproduisant chez des rudistes à valves contournées en spirales disjointes à peu près dans un même plan, avait fait attribuer leurs moules à des céphalopodes voisins des Ammonites ; c’étaient les Ichthyosarcolithes, qui ont dû être rapprochées des Caprines.
Observations diverses.

Defrance, qui s’occupait avec un soin scrupuleux des modifications et de l’état des fossiles des divers terrains, remarquait, il y a 40 ans, que dans les formations secondaires et de transition les acéphales, soit pourvus encore de leur test, soit, à l’état de moules ou d’empreintes, se montraient presque toujours avec leurs deux valves réunies, tandis que dans les dépôts tertiaires, si ce n’est dans ceux plus récents des collines sub-apennines, les valves sont presque constamment séparées.