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Les formes analogues vivent actuellement à une faible profondeur, et, quant aux brachiopodes, il en est de même pour ceux qui, aujourd’hui, présentent une ornementation colorée. Une Térébratule dévonienne du nord de l’Amérique est dans le même cas, et le Turbo rupestris, du calcaire silurien de la
Modification du test.

Chair de Kildare, montre des bandes colorées spirales. La matière calcaire du test des coquilles devient blanche, poreuse, par la disparition du peu de matière organique qu’elle contenait, et peut alors happer à la langue et dégager une odeur argileuse par le souffle, caractère qui n’est point d’ailleurs exclusif à l’argile, puisque le quartz réduit en poudre le manifeste aussi. La matière de la roche environnante, marneuse, calcaire, argileuse, siliceuse ou ferrugineuse, s’infiltre dans les pores du test, qui de léger qu’il était devient plus pesant. Mais jusque-là la structure originaire du test, soit plus ou moins compacte, soit feuilleté ou fibreux, est reconnaissable, tandis que, dans certains cas (Ammonites, Pleurotomaires, Cypricardes, Astartes, etc., de l’oolitbe inférieure des Moutiers, Calvados, Buccins dévoniens de Paffrath) et surtout dans les Trigonies du Portland-stone de Tisbury (Wiltshire), que nous avons déjà citées, la texture organique du test a complètement disparu ; le carbonate de chaux est parfaitement cristallin et se clive suivant les plans du rhomboèdre. Il faut qu’il y ait eu ici un déplacement et un nouvel arrangement des molécules du carbonate, qu’il est assez difficile de concevoir sans une dissolution, préalable. Cette explication serait justifiée par cette circonstance, que nous avons déjà rappelée (antè, p. 485), que dans certains cas on observe sur le moule de la coquille, formé par la matière de la roche environnante, un plus ou moins grand nombre de cristaux isolés ou agglomérés qui semblent représenter le reste du test dissous, qui aura cristallé ainsi sur place. La non-altération du moule et de l’empreinte est, dans ce cas, soumise à la même objection que ci-dessus.

Cette dissolution, partielle ou totale, et sa cristallisation ultérieure ne seraient, d’ailleurs qu’un cas particulier de la circonstance qui donne lieu aux contre-empreintes et dans laquelle