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de petites quantités d’alumine, de sous-carbonate de potasse, de phosphate de chaux, etc., composition qui se rapproche de la corne des vertébrés. Aussi ne rencontre-t-on les insectes fossiles que dans des conditions particulières, soit à cause de leur délicatesse et de leur extrême fragilité, soit à cause de, leur altérabilité, toujours en rapport avec le plus ou moins de chitine qu’ils renferment.

Ces conditions sont cependant encore assez fréquentes pour que, dans certaines localités, les dépôts tertiaires et secondaires nous permettent de juger des caractères de la faune entomologique de ces époques (Armissan, Aix, en France ; Œningen, en Suisse ; Radoboï, en Croatie ; Solenhofen, en Bavière ; ambre des bords de la Baltique, groupe wealdieu, schistes de Stonesfield et lias d’Angleterre). Les élytres des coléoptères, les ailes des névroptères, les pattes, les antennes, ont été conservés de manière à permettre souvent des déterminations assez précises et à suivre le développement des divers ordres dans le temps, parallèlement à celui des végétaux dont dépend leur existence. Les insectes se montrent en plus grande quantité là où abondent surtout les plantes terrestres, et, dans la plupart des cas, on doit supposer que la terre était proche et qu’ils ne furent pas transportés bien loin des lieux où ils vivaient. Les dépôts qui les renferment sont d’eau douce ou formés dans des estuaires non loin des côtes ; aussi la plupart des espèces sont-elles terrestres, et beaucoup d’entre elles habitaient les bois, les marais bas ou des lieux humides.
Annélidés.

Parmi les annélides tubicoles, les Serpules ont laissé leurs tubes calcaires solides, qui se sont conservés dans le plus grand nombre des cas, n’ayant perdu que la matière animale qui s’y trouvait comprise, toujours en fort petite quantité, comme dans le test calcaire des mollusques. Souvent, d’ailleurs, on a pris pour des tubes provenant d’animaux de cette classe des tuyaux de Vermet, de Taret, de Septaria, etc. Quelquefois les tubes ont été silicifiés et même à l’état d’orbicules (Serpula spirulæa, Lam., de Biarritz.) Les annélides arénicoles ont aussi laissé, à la surface du sable humide ou de la vase de la plage, des