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On doit à M. Chevreul les analyses suivantes.

test de homard. test de crabe.
Phosphate de chaux 3,32 6,0
Phosphate de magnésie 1,26 1,0
Carbonate de chaux 47,26 62,8
Matière organique 44,76 28,6
Sels de soude 1,50 1,6

La matière verte colorante du test, qui se trouve aussi dans les œufs de Homard, devient d’un beau rouge par la dessiccation, le frottement, dans le vide, l’alcool, l’éther, les acides, etc. ; l’eau est le seul dissolvant qui ne l’altère pas.

On sait que les crustacés de la grande famille des trilobites règnent à peu près exclusivement dans les dépôts de transition ; les crustacés macroures sont les plus fréquents dans les dépôts secondaires, les brachyures, dans le terrain tertiaire, les cirrhipèdes, sauf quelques petits genres (Pollicipes, Scalpellum, etc.), sont plus particulièrement tertiaires, les entomostracés sont de tous les âges.

Les conditions de la fossilisation ou de la conservation des crustacés sont assez différentes, suivant les genres et les diverses parties d’un même individu, et ces différences sont encore, comme dans les divers os du squelette des vertébrés, en rapport avec la proportion de phosphate de chaux, de carbonate de chaux et de chitine que ces parties renferment. Aussi y a-t-il des genres dont on ne retrouve que la carapace dorsale, d’autres les pinces, etc.

Les restes de crustacés macroures sont moins fréquents que ceux des brachyures ou des Crabes, dont on retrouve souvent toute la carapace dorsale parfaitement conservée. Cependant les Calianassa, très-répandues dans la formation crétacée supérieure et le terrain tertiaire inférieur, n’offrent presque jamais que les pinces à l’état fossile (C. Faujasii, Archiaci, Hericarti, etc.) ; d’où nous devons conclure que la carapace de ces animaux, de même que les anneaux de l’abdomen, ne renfermaient que peu ou point de phosphate et de carbonate de chaux ni de chitine. Ce caractère s’observe aujourd’hui dans le crustacé vulgairement connu sous le nom de Bernard l’ermite.