relative dans l’émail, l’ivoire et le cément, des dents de ruminants, est à 90,9, 70,3 et 60,7 ; ainsi l’émail est la plus résistante de toutes les parties solides d’un squelette. Et nous avons vu que dans les dents fossiles le phosphate de chaux entrait aussi pour 70 à 76 0/0 de leur composition générale ; telle est la raison de leur constante conservation. Cette fixité communiquée aux parties solides des vertébrés par une plus ou moins grande quantité de phosphate de chaux est la cause pour laquelle on ne les trouve point à l’état de moules et d’empreintes, et les dents moins encore que toutes les autres, non-seulement chez les mammifères, mais aussi chez les reptiles et les poissons. Il aurait fallu, pour faire disparaître les os et les dents, des agents plus énergiques que ceux qu’emploie ordinairement la nature, elle qui agit presque toujours par les pauses lentes. Pour son laboratoire, nos heures sont des années, et nos années des siècles.
Les défenses de pachydermes ont, comme on vient de le
voir, une grande analogie de composition avec les dents, puisque
celle d’un Éléphant fossile renfermait 75 0/0 de phosphate
de, chaux, ce qui explique leur fréquence, malgré les
conditions généralement peu favorables dans lesquelles elles
se sont trouvées. L’analogie des bois de ruminants (Cerfs,
Élans, Rennes, etc.) avec les os explique également leur fréquence,
de même que la composition des cornes de Bœuf, dont
le noyau seul est osseux, des sabots de Cheval, des crins, des
ongles, des cheveux, des poils, des piquants cornés, etc., qui ne
contiennent aucune base minérale en quantité un peu notable
pour leur communiquer une certaine stabilité, rend compte
de leur absence complète dans les circonstances semblables.
La composition chimique d’un corps organisé a donc la plus
grande influence sur son degré de conservation ou d’altération,
soit par elle-même, soit par suite des actions qu’exercent les
substances avec-lesquelles il se trouve en contact.
Oiseaux, reptiles, poissons.
Nous avons déjà dit quelques mots de la composition générale des os dans les trois autres classes de vertébrés. Ceux des oiseaux, à volume égal, paraissent contenir plus de substance terreuse