sont faites à ces arbres pour en extraire cette substance ; les
récipients placés au pied de chaque arbre sont de véritables
nécropoles entomologiques. Or la nature a employé ce simple
procédé pour conserver et nous transmettre dans les morceaux
d’ambre recueillis particulièrement sur les bords de
la Baltique, et qui proviennent des bois et des lignites lavés
et rejetés par la mer, toute une faune d’insectes des plus
curieuses, et dont nous n’aurions sans doute jamais eu connaissance
sans cette heureuse circonstance. Les insectes ainsi
embaumés et momifiés sont aujourd’hui connus au nombre
de plusieurs centaines d’espèces, et leur conservation est si
parfaite que tous leurs caractères, malgré leur extrême délicatesse,
peuvent être étudiés comme si la main du collecteur
venait de les saisir vivants[1].
Résumé.
La fossilisation, quelles que soient ses causes et ses résultats, est indépendante de l’ancienneté des fossiles ou du terrain qui les renferme. Les moules, les empreintes et contre-empreintes, la silicification et la minéralisation sont de toutes les époques et se produisent encore aujourd’hui quand les conditions sont favorables ; ainsi l’état d’un fossile n’est jamais une preuve absolue de son âge. Quant aux simples opérations du moulage, de l’empreinte et de la contre-empreinte, c’est, dans le plus grand nombre des cas, la matière même de la roche environnante qui en fournit les éléments ; les substances minérales proprement dites dont nous venons de parler n’interviennent que dans les cas particuliers.
Nous nous sommes occupé jusqu’ici des résultats physiques,
mécaniques et chimiques de la fossilisation, puis des substances.
- ↑ Voy. anté, 1re partie, p. 143, et Histoire des progrès de la géologie, vol. II, p. 852.