Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/501

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’une pellicule de fer sulfuré, mais on n’a ni le test lui-même ni la substance qui l’a remplacé.

Dans des coquilles aussi minces que le sont celles des céphalopodes, il y a très-peu de différence entre le moule et la contre-empreinte, parce qu’il y en avait aussi très-peu entre les caractères des parois internes et externes ; mais les contre-empreintes ne présentent point les sutures des cloisons qui n’apparaissaient pas à la surface extérieure du test. En résumé, les empreintes et les contre-empreintes ne montrent pas les cloisons ; les moules, au contraire, les montrent toujours.

L’opération du moulage de cavités cloisonnées aussi compliquées que celles d’une Ammonite a dû être très-longue, comme nous le dirons plus loin, tandis que le revêtement du moule par une pellicule de fer sulfuré a pu se faire dans un temps très-court. Souvent la substance minérale ne s’observe nulle part ailleurs dans la roche, du moins en quantité notable, ni dans les fissures accidentelles des moules pierreux ; l’opération ressemble alors à celle d’un ouvrier en plaqué très-habile qui ne mettrait la couverte métallique que là précisément où elle doit être suivant son modèle, sans aucune bavure et sans la plus petite irrégularité dans le travail.

On conçoit que dans les couches qui renferment beaucoup de sulfure de fer les fossiles ont servi de centre d’attraction, et qu’il a cristallisé tout autour en plus ou moins grande abondance, en a rempli en tout ou en partie les cavités, ou bien s’est déposé à leur surface, comme dans les couches dont nous avons parlé et dans les argiles tertiaires de Boom, près d’Anvers.
Fer phosphaté.

Le fer phosphaté bleu ou vivianite remplit ou tapisse les cavités et les parois des corps d’origine organique ; dans ce cas, le minéral est cristallisé. Quand il y a eu une épigénie du corps lui-même, on peut supposer que le phosphate de chaux se sera décomposé, au moins en partie, et qu’une portion de l’acide phosphorique se sera uni à l’oxyde de fer apporté sur ce point. Alors la structure du corps organisé a disparu et l’on a un phosphate pulvérulent. On l’observe particulièrement dans des coquilles tertiaires de Crimée dont le test est conservé