moins merveilleux que la création et la succession elles-mêmes.
Dans les deux règnes aussi, les êtres parasites, qui naissent,
se développent et vivent aux dépens des autres de même classe
ou de classes différentes, n’ont pu commencer à paraître qu’après
ceux sur ou dans lesquels ils devaient se fixer, vivre, puis se reproduire.
Il y a donc encore ici un enchaînement forcé par la
nature même des choses. L’existence des premiers est subordonnée
à celle des seconds, et quelquefois d’une manière telle,
qu’une espèce parasite dépend absolument d’une seule espèce
de plante, et ceci est plus frappant encore pour certains helminthes
ou vers intestinaux, qui exigent la présence de plusieurs
espèces déterminées, dans l’intérieur desquelles ils doivent
accomplir des évolutions ou métamorphoses successives,
avant d’atteindre la dernière forme sous laquelle ils peuvent se
reproduire.
Solidarité des fonctions de la nature.
C’est ainsi que l’état physique et chimique général de la surface de la terre se trouve, à beaucoup d’égards, lié aux fonctions de l’organisme. Les deux règnes concourent à maintenir la composition de l’atmosphère, et, d’un autre côté, la plante est une condition de vie pour la plante, plus souvent encore pour l’animal herbivore, comme celui-ci l’est pour le carnivore, et ce dernier même quelquefois pour le carnassier plus fort ou plus courageux[1]. Ces relations essentielles deviennent innombrables si l’on observe que, fréquemment, les plantes et les animaux ne sont attachés qu’à un très-petit nombre d’espèces qui leur servent d’aliment et dont l’apparition a dû les précéder. « Ainsi, dit M. Dumas[2], c’est dans le règne végétal que réside le grand laboratoire de la vie organique ; c’est là que les matières animales et végétales se forment, et elles s’y forment aux dépens de l’air ; des végétaux, ces matières passent toutes formées dans les animaux herbivores, qui en détruisent une partie et qui accumulent le reste dans leurs tissus ; des animaux