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parlé. En même temps, le tubercule, qui s’est ainsi constitué, s’épaissit, s’élève et finit par traverser toute l’épaisseur du test et à rejeter complètement les particules calcaires. Arrivé à ce premier degré de développement ; le phénomène n’a point encore déformé sensiblement la surface de la coquille ou du corps organisé, quel qu’il soit, qu’il a envahi ; on y reconnaît les principaux caractères du test primitif. Mais l’accroissement de l’orbicule ne cessant pas, et des couches inférieures nouvelles paraissant continuer à se former, semblent pousser au dehors les supérieures ou les plus anciennes, de manière à oblitérer de plus en plus les caractères de la surface, qui finissent par disparaitre tout à fait. Le tubercule central de l’orbicule grossit à son tour, circonscrit par des bourrelets irréguliers plus ou moins saillants ; les surfaces intérieures et extérieures des corps deviennent alors rugueuses, toutes bosselées et méconnaissables. Lorsque le test est feuilleté comme dans les ostracées, l’action de la silice s’exerce séparément sur chaque feuillet superposé.

Dans certains cas, les points de développement de la silice étant peu nombreux, et par conséquent fort espacés, les orbicules, en s’accroissant et augmentant de diamètre, ne parviennent pas à se rejoindre avant d’avoir traversé toute l’épaisseur du test calcaire, qui n’est pas alors complètement détruit, et le test de la coquille ou de l’oursin se compose à la fois d’éléments siliceux et de carbonate de chaux, comme nous le dirons en traitant particulièrement des échinides.

Le développement des orbicules siliceux ressemble d’abord à une éruption de boutons qui à son siège au-dessous de la peau ; mais ensuite, comme dans les tubercules des affections des poumons, il attaque les tissus, les altère, les désorganise complètement. On pourrait aussi comparer cette action de la silice à une sorte de végétation cryptogamique, à ces champignons, mystérieux parasites, qui attaquent les tissus des plantes, des fruits, des tubercules, et même des insectes, comme la muscardine des vers à soie, et qui finissent par amener la destruction des corps qu’ils ont envahis.