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et secondaires. Tels sont à l’état fossile les Pinnigena de la formation jurassique et les Inocérames crétacés.
Spathitication accidentelle.

La spathitication accidentelle est due à des circonstances extérieures et indépendantes de la structure originaire du corps. On peut s’en rendre compte en supposant, soit que la matière calcaire aura été favorisée dans le nouvel arrangement de ses molécules par quelque action électro-chimique, soit que, préalablement dissoute, elle aura pu cristalliser ensuite librement sur place en vertu des lois qui lui sont propres. En se moulant alors, comme le ferait une matière fondue, dans tous les vides laissés par la matière primitive, elle reproduit les caractères des surfaces intérieure et extérieure, de manière à en donner une contre-empreinte double exacte et complète ; telles sont les Trigonies du Portland-stone de Tisbury. Dans d’autres cas, il semble qu’une partie de la matière dissoute se soit échappée et qu’il n’en soit plus resté assez pour refermer le test entier, qui n’est alors représenté, à la surface du moule intérieur, que par des cristaux de chaux carbonatée isolés plus ou moins nombreux, comme on l’observe sur certains moules de Trigonies de la craie de Rouen.

Plus un corps, d’après sa nature, manifeste de tendance à passer à l’état spathique, moins on le rencontre fréquemment à l’état de moule, d’empreinte ou de contre-empreinte, ce qui est probablement dû à ce que la spathification, soit naturelle, soit accidentelle, résultant d’une plus grande homogénéité de la substance ou d’une moindre proportion de matière animale, est rendue plus facile et la dissolution plus difficile. Les Huîtres, les Gryphées, les Peignes, les Térébratules, les Bélemnites, tous les radiaires, les polypiers, les Bélemnites, etc., sont plus rarement que les autres fossiles, privés de leur test calcaire, lorsqu’on les recueille sur les lieux ou près des lieux où ils ont vécu.

Suivant M. Dana, le carbonate de chaux des coquilles serait fréquemment, en partie du moins, à l’état d’aragonite.
Chaux sulfatée.

Le gypse ou sulfate de chaux n’a point, en général, remplacé ni moulé de corps organisés, mais il a pénétré et imprégné