Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/486

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lorsqu’on casse avec précaution le moule d’un trou de Lithodome ou de Gastrochène, on reconnaît que ce corps n’est pas simple, comme on l’aurait cru au premier abord. Il se compose, en allant du centre à la périphérie : 1° du moule proprement dit de la coquille perforante (Lithodome, Saxicave, Gastrochène, etc.) ou de sa cavité intérieure ; 2° d’un espace vide représentant le test disparu ; 3° d’une enveloppe calcaire fermée de toutes parts, dont la surface externe reproduit les aspérités de la paroi du trou exécuté par le mollusque, et l’interne, l’empreinte de la surface extérieure de la coquille elle-même. En un mot, les corps amygdaloides ou claviformes. que l’on rencontre souvent dans les roches, ne sont que des moules de coquilles lithophages, enveloppés d’une sorte de géode qui n’est, à son tour, que le moule de l’espace compris entre la coquille et la paroi du trou qu’elle a creusé ; aussi, lorsque le test qui a disparu était assez épais, on voit le moule flotter dans la géode.

Les mollusques tubicoles, tels que les Clavagelles, les Tarets. les Fistulanes, etc., offrent aussi le moule de l’excavation ou du tube occupé par l’animal ; mais dans sa partie renflée ce moule est terminé par le moulage de la cavité ou face interne des valves elles-mêmes.

Il arrive souvent encore que les coquilles de Taret ont disparu ou sont comme prises dans la substance du moule, et l’on n’a plus alors qu’un corps allongé, cylindrique, terminé en massue, représentant exactement le moule de la cavité faite par l’animal. Ainsi, à la surface des bois silicifiés en partie, des environs de Thouars, on remarque un grand nombre de trous peu profonds, occupés par la Pholas thoarcensis, d’Orb., l’état de moules en calcédoine, tandis qu’à l’intérieur de ces mêmes bois se trouvent de longs cylindres calcédonieux, plus ou moins vides au dedans, formés par le moulage en silice des galeries qu’ont creusées les Tarets (Teredo antiquatus, d’Orb.

Les bois fossiles du gault de Machéroménil (Ardennes), pénétrés par du fer sulfuré, montrent à leur surface de petits trous, nombreux par places, ressemblant à ceux des Vioa et des