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sans nuire notablement à l’existence des animaux et surtout des animaux aquatiques, les seuls connus de ces temps anciens.

Cette compensation, nécessaire pour les animaux et les végétaux terrestres, paraît l’être moins-dans les mers, où il n’y a qu’un petit nombre d’algues et de fucoïdes, et une si prodigieuse quantité d’animaux de toutes les classes, se mangeant les uns les autres. Les plus grands de ces animaux même, tels que les cétacés, qui ne sont point herbivores comme les grands mammifères terrestres, ne se nourrissent que d’organismes comparativement fort petits. Si les phénomènes respiratoires s’y compensent, ce ne peut être qu’au moyen des algues, des laminariées, des fucus, des conferves microscopiques, dont la croissance et la multiplication sont si rapides et dont on ne retrouve naturellement aucune trace à l’état fossile. Si, au premier abord, quelques données récentes, dont nous parlerons plus loin, semblent affaiblir ces généralités, n’oublions pas que ces nouvelles acquisitions de la science ne se rapportent qu’aux êtres les plus inférieurs de l’échelle organique, vivant dans des conditions encore peu connues, qui seront même toujours soustraites à l’observation directe de l’homme.

Lorsqu’il n’y avait que des animaux invertébrés aquatiques ou des poissons et des reptiles, il n’était pas aussi indispensable que l’activité végétale fût dans la proportion que nous lui voyons de nos jours, et, si elle était la même, l’atmosphère a dû perdre sensiblement de son acide carbonique. Mais on peut encore trouver une compensation d’un autre ordre, car, comme il y avait beaucoup moins de terres émergées à l’époque houillère, par exemple, qu’il n’y en a eu depuis, il y avait, toutes proportions gardées, moins de surface de végétation agissant sur la composition de l’atmosphère, alors aussi qu’il y avait très-peu d’animaux respirant l’air en nature.
Matières organisés assimilables formées par les plantes seules.

Les plantes seules ont la propriété de produire de la matière organisée ; les animaux ne peuvent se nourrir que de cette subtance ; les premiers ont donc pu vivre et se propager seuls dans l’eau contenant de l’acide carbonique, tandis que les animaux n’ont pu exister sans le secours des végétaux, qui ont dû