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Appendice.


Cône de déjection de la Tinière.


Nous reproduirons ici une observation omise par inadvertance (antè, p. 444) et qui a un véritable intérêt pour la chronologie des premiers établissements de l’homme en Suisse.

Le cône de déjection torrentiel, formé par la Tinière, à son embouchure dans le lac de Genève, à Villeneuve, ayant été coupé transversalement par les travaux du chemin de fer, a montré, dit M. Morlot[1], intercalée dans les alluvions du torrent et à 1m,29 de profondeur, une couche représentant un ancien terreau de l’époque romaine. À 5m,25 une seconde couche correspondait à l’âge de bronze, et à 6m,50 une troisième, de même nature, à l’âge de pierre. En combinant les diverses circonstances qui accompagnent ces faits et en admettant une latitude très-grande soit en plus, soit en moins, on arrive à trouver une ancienneté de 29 siècles aux moins et de 42 au plus pour la seconde couche, de 47 à 70 siècles pour la troisième, et un laps de 74 à 100 siècles pour l’âge total du cône depuis qu’il a commencé à se former, évaluation qui serait plutôt au-dessous qu’au-dessus de la probabilité. Chacun de ces anciens sols ne représente pas d’ailleurs la durée totale de chacun des âges correspondants, mais seulement une portion quelconque de chacun d’eux. Ainsi la couche de 3m,25, d’après les objets d’industrie humaine qu’elle a fournis, appartiendrait plutôt à la fin qu’au commencement de l’âge de bronze.

Les données historiques les plus anciennes, en Europe, ne remontent guère au delà de l’âge de fer.

  1. Bull. de la Soc. géol. de France, 2e série, vol. XVIII, p. 829 ; 1860.