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ment pas celles qui pouvaient être regardées, avec le plus de probabilité, comme ayant été le berceau de l’humanité. Pour nous éclairer à cet égard, il faudrait posséder, sur les diverses parties de l’Asie qui ont été le théâtre des plus anciennes civilisations, des documents analogues à ceux dont nous venons de parler, car ces civilisations pourraient fort bien être contemporaines de l’âge de pierre du nord et du centre de l’Europe, comme les populations sauvages de l’Amérique centrale, de la Polynésie et de l’Australie le sont de notre civilisation moderne.

Les plus anciens monuments de l’Inde et de l’Asie orientale, dus à des nations dont les noms sont restés inconnus, sont les preuves d’un art déjà très-avancé et témoignent d’une longue application de l’intelligence, aussi bien que les caractères gravés sur la pierre, destinés à reproduire et à transmettre la pensée. c’est dans ces pays surtout qu’il serait curieux de retrouver des traces de l’existence de l’homme, antérieures à tous ces produits de la civilisation, qui sont pour nous la limite extrême de l’histoire, des traces d’un âge de pierre qui pourrait avoir précédé de beaucoup l’âge de pierre des nations primitives de l’Europe et du nord de l’Amérique, enfin, de constater leurs relations avec les dépôts quaternaires de ces mêmes pays supposés avoir vu naître l’homme ; là peut-être trouverait-on la solution du problème que nous cherchons ?

Ainsi les grottes grossièrement creusées sur les flancs des collines de la vallée de Cachemire, les temples souterrains d’Ellore, de Salsette et d’Elephanta[1], avec leurs myriades de figures et de statues sculptées dans la roche, l’antique cité de Mavalipouram, en face de Ceylan, les bas-reliefs taillés sur les parois des montagnes de la Perse et couverts d’inscriptions cunéiformes, les splendides et bizarres constructions de Khorsabad, de Persépolis, de Pasargade et de Babylone, les temples excavés dans le grès d’Ipsamboul, en Nubie[2], ces innombrables et prodigieux monuments de l’Égypte,

  1. Hist. des progrès de la géologie, vol. III, p. 509.
  2. Ib. vol. V, p. 427.