Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/468

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

évidemment de leurs maisons, dont la forme, les dimensions, les caractères et les matériaux nous sont complètement inconnus. Ainsi, rien n’est resté pour nous guider à cet égard dans la profondeur des temps où vivaient ces peuplades, dont tout ce qui pouvait se détruire a disparu.
Moyens d’évaluer leur ancienneté.

Non-seulement l’histoire est muette envers eux comme pour les établissements de l’Europe, mais encore les données archéologiques, comme on le voit, ne peuvent nous fournir, jusqu’à présent du moins, de chronomètre de quelque valeur. De ce que ces travaux et les divers objets qu’on y a trouvés semblent indiquer une civilisation plus avancée que celle qui a construit les habitations lacustres de la Suisse et accumulé les Kjökkenmöddings du Danemark, ce n’est point, comme on l’a dit, un motif suffisant pour les rapporter à une époque moins ancienne.

Cherchons donc si, par l’examen des phénomènes naturels, il ne serait pas possible de suppléer au silence des traditions et à l’absence de tout document écrit.

MM. Squier et Davis font remarquer qu’aucun des anciens monuments dont on vient de parler ne se trouve sur la terrasse la plus récente des diverses vallées du bassin de l’Ohio, et si les terrasses marquent l’abaissement successif du niveau des rivières, celle-ci, qui est la quatrième, s’est formée depuis que ces cours d’eau suivent leur lit actuel. Or on ne voit pas pourquoi les habitants n’auraient pas construit ces ouvrages sur cette dernière aussi bien que sur les trois autres, et, s’il y en avait eu, pourquoi on n’en retrouverait pas les traces.

Si l’on suppose, par exemple, que la terrasse inférieure de la rivière Scioto ait été formée depuis l’âge des monuments en terre, on peut admettre que le pouvoir d’excavation des rivières de l’ouest diminue dans le temps à mesure que le pays environnant s’approche davantage du niveau général. Sur le Mississipi inférieur, où seulement les anciens travaux sont quelquefois envahis par l’eau, le lit du torrent s’élève par les sédiments apportés des régions supérieures, où l’excavation se produit. Cette puissance d’érosion est d’ailleurs inverse du carré