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6 ou 8000 ans, car c’est un chronomètre dont l’exactitude est difficilement appréciable.

La partie extérieure ou forestière des Skovmoses offre une composition un peu différente de celle du centre : Au-dessus du dépôt argileux du fond viennent des troncs de Pins couchés, d’une magnifique végétation, très-rapprochés les uns des autres. Ces Pins sont de l’espèce actuelle, le P. silvestris, mais qui n’existe plus dans le pays[1]. Ils ont diminué peu à peu pour être remplacés par les Chênes (Quercus robur) de nos forêts, lesquels finissent par régner exclusivement à leur tour en prenant un grand développement. Dans la partie supérieure du dépôt apparaît la variété désignée sous le nom de Quercus peduncutalus, accompagnée du Bouleau verruquieux et du Noisetier (Coryllus avellana). Aujourd’hui le Chêne lui-même tend à disparaître du Danemark, dont la végétation forestière est le Hêtre, constituant à lui seul des bois magnifiques.

Ainsi, depuis l’époque quaternaire, ce pays nous offre les résultats de trois végétations arborescentes distinctes : la plus ancienne, celle des Pins, la seconde, celle des Chênes, et la troisième, celle des Hêtres. Ces modifications, en apparence si profondes, se sont cependant produites sans aucun cataclysme, sans aucun changement apparent de quelque importance dans les conditions physiques du pays. Le climat n’en a point éprouvé non plus de bien sensibles, puisque toutes les coquilles marines des Kjökkenmöddings, et les coquilles fluviatiles et terrestres des tourbières, sont identiques avec celles qui vivent encore dans le pays.

Ces changements dans la végétation forestière sont attribués à un desséchement successif du sol et à l’amélioration de celui-ci par les détritus de ces mêmes végétations ; mais ces motifs nous semblent peu concluants, car l’amélioration du sol des contrées actuelles où les Pins végètent le mieux ne les fait point disparaître, et les Chênes peuvent y exister simultanément

  1. Il est à remarquer que le Coq de bruyère, qui se nourrit surtout de bourgeons de Pins, était commun à l’époque des Kjökkenmöddings.