Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/431

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’ait pas de marées, elle paraît être soumise à-des variations. périodiques dans la hauteur de ses eaux. Dans l’été de 1845, i suivant M. Beamish[1], un abaissement se serait manifesté d’une manière plus prononcée, et depuis lors elle n’aurait pas repris son ancien niveau. Ce phénomène pourrait être en rapport avec le soulèvement de la côte de la Suède, qui est peu régulier, comme nous l’avons dit, mais qui, d’après le même observateur, serait plus considérable qu’on ne l’avait admis d’abord, malgré l’immobilité de la Norwége depuis les temps historiques. M. Haagen[2] pense que l’abaissement continu des eaux s’étend à tout le périmètre de la Baltique.

Dans son discours à la Société géographique de Londres[3], sir R. Murchison a signalé l’existence certaine d’une ligne E. O., traversant la Suède sous le parallèle de Solvitsborg et le long de laquelle le sol immobile n’a éprouvé aucune oscillation depuis plusieurs siècles. Au nord de cette ligne, le sol s’est élevé sensiblement dans ces derniers temps et s’élève encore, tandis qu’au sud, dans la Scanie, il s’abaisse, comme l’ont prouvé MM. Nilsson et Lund. Ainsi l’on ne peut se refuser à admettre que le mouvement de la Scandinavie ne ressemble à celui d’une planche ayant au milieu un point d’appui immobile et élevé, et dont l’une des extrémités monte tandis que l’autre descend.

D’après des traditions locales et l’examen attentif des lieux,

  1. Report 13th Meet. brit. Assoc., 1845. — Amer. Journ., vol. XLVII, 184.
  2. Acad. de Bertin, 1844. — L’Institut, 14 août 1844.
  3. Address to the roy. geogr. Soc. of London, 1845. — Cet abaissement a été confirmé depuis par M. Nilsson. Il est indiqué par des marais tourbeux à 14 et 20 pieds au-dessous de la Baltique, et où se trouvent des squelettes humains, des armes, des os d’Aurochs et d’autres animaux vivants. (Rep. 17th Meet. brit. Assoc. at Oxford, 1847. — L’Institut, 23 février 1848). — Voyez aussi : Neu. Jahrb., 1850, p. 471. Bibl. univ. de Genève, Sc. Phys., 1851, p. 149. Quart. Journ. geol. Soc. of London, vol. VII, p. 112. Dans un ouvrage sur l’apparition de l’homme en Scandinavie avant l’ère historique, par Nilsson, l’auteur cite une roche qui, en 1532, était à 2 pieds au-dessous du niveau de la mer, et qui, en 1844, était à 4 pieds au-dessus. Total : 6 pieds en 300 ans ou 1 pied en 50 ans. Le mouvement a été successif.