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été authentiquement trouvé associé à la fois à des traces d’industrie humaine et à des restes de grands mammifères éteints[1].

L’examen de cette question qui nous intéresse si vivement, puisqu’elle tend à faire remonter l’arrivée de l’homme sur la terre plus haut qu’on ne le pensait, appartient par conséquent à l’époque quaternaire, et nous en traiterons, en effet, lorsque nous nous occuperons des dépôts de cet âge. Mais il est arrivé qu’à peu près vers le même temps les archéologues de certains pays découvraient de leur côté de nombreux objets d’industrie humaine, de beaucoup antérieurs à toute tradition écrite, quoique certainement plus récents que les phénomènes diluviens, de sorte qu’il y a pour nous nécessité de connaître les caractères de ces objets travaillés, et surtout les circonstances dans lesquelles ils ont été et sont encore journellement recueillis, afin de pouvoir les comparer et de saisir les relations, s’il en a existé, entre les populations humaines qui auraient été antérieures aux dépôts de transport des vallées et celles qui sont venues ensuite.

On voit que l’archéologie, la géologie et la paléontologie se trouvent ici sur leurs limites respectives et qu’elles peuvent s’éclairer mutuellement. Nous ne devons donc négliger aucune des ressources que chacune d’elles peut nous offrir pour nous aider à résoudre le problème de l’origine de l’homme et de ses premiers établissements à la surface de notre planète. Pour cela nous examinerons successivement et comme appartenant encore à l’époque actuelle :

1° Les restes d’industrie humaine enfouis dans des dépôts marins aujourd’hui plus ou moins élevés au-dessus de la mer ;

2° Des amas de débris provenant du mode de nourriture des premières populations du nord de l’Europe ;

  1. Cette leçon est antérieure à la découverte de la mâchoire fossile dans le dépôt de Moulin-Quignon, près d’Abbeville. Voy. sur ce sujet : Du terrain quaternaire et de l’ancienneté de l’homme dans le nord de la France. Broch. in-8. F. Savy, 1863.