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CHAPITRE VIII


PREUVES DE L’EXISTENCE DE L’HOMME AVANT LES TEMPS HISTORIQUES.



Observations générales.

Il y a peu d’années encore nous eussions pu terminer, par les sujets traités dans le chapitre précédent, l’examen des faits de l’époque actuelle qui se rapportent directement ou indirectement à notre Cours ; mais des recherches entreprises récemment dans des voies nouvelles ont conduit à des résultats, peu complets sans doute, mais que nous devons néanmoins exposer, en mettant dans nos conclusions une réserve que commande tout ce qui reste à éclaircir.

Jusque dans ces derniers temps, la contemporanéité de l’homme avec les espèces éteintes de grands mammifères dont les débris sont enfouis dans les sables, les graviers et les cailloux qui remplissent le fond des vallées comme dans le limon des cavernes, avait été non-seulement révoquée en doute, mais encore niée complètement. Cuvier avait dit, il y a quarante ans : « L’homme fossile n’existe pas, » et il avait alors parfaitement raison dans le sens propre du mot tel que nous l’entendons ; mais il n’en fallut pas davantage pour que ses élèves et ses continuateurs répétassent cette assertion comme une vérité qui ne pouvait être mise en doute et que l’avenir ne pouvait infirmer, pour qu’ils élevassent à la hauteur d’un dogme ce qui n’était que l’expression pure et simple de l’état des connaissances à ce moment.