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temps, des rapports qui ont pu échapper à un botaniste, mais qu’un géologue n’aurait pas négligés : c’est que, de même qu’il y a des tourbières de montagnes, des tourbières de plaines ou lacustres et-des tourbières marines, de même il y a des Houilles formées loin de la mer, à une plus ou moins grande élévation et exclusivement lacustres, et d’autres qui se sont déposées dans le voisinage immédiat des eaux salées ou dans ces eaux elles-mêmes.

Un caractère commun à la houille et à la tourbe plus important encore, et que n’offrent point les lignites secondaires ou tertiaires, c’est la continuité et le parallélisme des couches les plus minces sur d’immenses étendues, tandis que les autres amas charbonneux sont plus ou moins discontinus, quoique souvent à un même niveau, et très-variables à ce niveau dans leur composition, leur épaisseur et les alternances avec d’autres couches de nature différente, et cela à de petites distances. Ces derniers caractères sont d’ailleurs parfaitement en rapport avec les variations et les irrégularités des circonstances mécaniques sous l’empire desquelles nous supposons que la plupart de ces amas de végétaux ont été accumulés,

Mais un rapprochement ingénieux que l’on doit à M. Lesquereux, c’est que les zones superficielles ou géographiques, dans lesquelles est renfermée la formation des tourbes actuelles dans les deux hémisphères, sont à peu près les mêmes que celles de la formation des matières combustibles des temps anciens. À mesure qu’on descend vers le sud de l’Europe les dépôts houillers disparaissent ou sont peu puissants. Dans l’Europe occidentale, on ne voit plus de houille en dehors des limites où la tourbe cesse de se produire aujourd’hui, et dans le Nord on remarque que les couches de charbon diminuent d’épaisseur, quoique le système auquel elles appartiennent prenne une grande extension horizontale, et les marais tourbeux de la zone glacée, sur des surfaces immenses, n’offrent à peine que quelques pouces de véritable tourbe. La vraie région de la tourbe serait donc la même que celle de la houille. ! Des faits analogues s’observent dans le nouveau continent, et, dans