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il domine dans toutes les forêts du pays. Il manque également dans les tourbières, les tufs calcaires et les forêts sous-marines. Le Pin, qui, au contraire, n’appartient plus à la flore danoise, était très-commun dans les tourbières. On sait que le Hêtre, n’existe pas non plus dans les tourbières de Hollande, d’Angleterre et de Normandie, régions dans lesquelles il s’est répandu en venant de l’Europe centrale.

« Ainsi, dit M. Vaupell, au commencement de la période géologique actuelle l’Allemagne septentrionale, le Danemark, les Pays-Bas, l’Angleterre et le nord de la France étaient couverts de Bouleau, de Pin et plus tard de Chêne. Ces arbres se disputèrent longtemps la suprématie avant que le Hêtre lui-même prit part à la lutte. Ce ne fut que lorsque le sol fut devenu moins humide, peut-être par suite des travaux de l’homme, et qu’il eût été suffisamment fertilisé par les détritus des végétations antérieures, que le Hêtre commença à se montrer. Ses progrès furent lents d’abord, mais chaque siècle en augmenta la puissance. Son domaine est aujourd’hui fort étendu et il s’accroîtra encore jusqu’à ce qu’il ait atteint ces contrées stériles ou marécageuses où il ne saurait vivre et qui seront le dernier asile des Pins et des Bouleaux. »

On a vu que les tourbières émergées avaient ordinairement une plus grande épaisseur que celles qui se trouvent sous l’eau ; la température la plus favorable à leur développement, continue M. Lesquereux, est, dans ce cas, une moyenne annuelle de 5" à 8° cent., et l’on en trouve rarement là où cette moyenne dépasse 10°. Le développement est en raison du plus ou moins d’humidité de l’atmosphère. « Les montagnes et les vallées de l’Irlande, les chaînes de l’Europe centrale, les Cévennes, les Vosges, le Jura, la Forêt-Noire, le Harz, les Alpes même nous offrent de ces marais tourbeux émergés, et beaucoup sans doute sont encore inconnus. »

Nous n’avons point à nous occuper ici de l’influence des marais tourbeux sur l’origine des sources, sur la température et la salubrité de l’air, non plus que sous les points de vue chimique, économique, industriel ou technique, mais les relations