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Les provinces du nord de la Hollande, l’Overyssel, la Drenthe, la Frise orientale et occidentale, puis Groningue, Osnabruck, Oldenbourg, Brème, toutes ces provinces et ces villes riches et populeuses paraissent occuper une surface conquise sur la mer par l’accroissement lent mais continu des marais tourbeux. La presqu’île du Jutland offre partout sur ses rivages de grandes étendues de sol tourbeux.
Danemark et îles voisines.

Suivant Dau, les anciens lacs de Snodstrup et de Store, dans le Holstein, sont aujourd’hui comblés sur une grande étendue ; le milieu seul est encore à découvert, mais la surface de l’eau diminue chaque année. Les bords du Grubersee sont couverts de prairies établies sur la tourbe, et au milieu s’élèvent une multitude de petites îles, couvertes de roseaux, qui combleront bientôt ce golfe, où des vaisseaux naviguaient il y a quatre siècles. L’île de Seeland, en Danemark, n’a pas moins de 20,000 arpents de sa surface en tourbe, et celle de Bornholm en est presque entièrement formée. Dans la Lithuanie le même observateur signale des dépôts de cette substance qui ont 12 à, 15 mètres de profondeur et qui s’élèvent de la même quantité au-dessus des plaines et des eaux environnantes.

Dans son mémoire sur l’invasion du, Hêtre en Danemark ; M. C. Vaupell[1] rapporte des faits intéressants que nous croyons devoir reproduire ici et dont la connaissance nous sera utile pour certaines parties du chapitre suivant. Il examine successivement les forêts sous-marines, les tufs calcaires et les tourbières, trois sortes de dépôts d’origine végétale qui se rattachent les uns aux autres.

Les forêts sous-marines des côtes de la Scanie, de l’île de Fionie, de la côte orientale du Jutland sont plus communes encore sur celles de Schleswig. Les arbres y sont enfouis dans une vase argileuse marine. La carte d’Austen montre partout, des deux côtés de la Manche, de ces amas de végétaux qui tendent à prouver que les îles Britanniques tenaient au continent à une époque peu ancienne. Dans le canal de Kodal,

  1. Ann. des Sciences naturelles, 4e série, Botanique, vol. VII ; 1857.