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présence et celle des coquilles dans la tourbe expliquent comment les analyses de celle-ci ont montré qu’il y avait des substances d’origine animale telle que l’ammoniaque.
Distribution géo-
graphiques des tourbières.

La géographie des marais tourbeux est, comme le dit fort bien M. Lesquereux, un sujet intéressant par toutes les questions qui s’y rattachent, et dont-cependant il semble que personne ne se soit occupé jusqu’à présent.

On peut remarquer d’abord qu’il existe un rapport entre l’étendue et la profondeur des dépôts tourbeux d’une part, la température et l’humidité des contrées où ils se trouvent de l’autre.

En Europe, continue-t-il, la région des tourbières s’étend du revers nord des Alpes et des Pyrénées jusqu’aux latitudes septentrionales où cesse la végétation des plantes ligneuses. Elle commence ainsi vers le 45° ou le 46°, et plus au sud on n’en rencontre pas. Les exemples qu’on pourrait y citer sont des marais situés sur des montagnes où la température est celle des pays du Nord. Dans le midi de la France et dans les Pyrénées il n’y a de tourbe que sur les montagnes ; dans les Alpes, les vallées en renferment jusqu’à 2600 mètres d’altitude.

Dans l’hémisphère sud, la région des tourbes paraît s’arrêter à des limites correspondantes. Ainsi, suivant M. Darwin, il n’y a pas encore de tourbe dans l’île de Chiloé par 41° et 42°, quoiqu’il y ait beaucoup de marais, mais elle est fort abondante dans les iles Chonos, à 3° plus au sud. C’est dans les iles Malouines, par 52° latitude méridionale, que la tourbe acquiert le plus de développement en surface et en profondeur. Il est digne de remarque que c’est en Irlande, sous la même latitude septentrionale et sous la même température moyenne, qu’on rencontre aussi la plus grande quantité de marais tourbeux. L’Irlande, dit M. Lesquereux, n’est, comme les îles Malouines, qu’une vaste tourbière.

Au delà des zones froides d’une part et tempérées de l’autre il n’y a donc point de véritable tourbe, et la température moyenne la plus favorable à sa formation est de 6° à 8° cent. C’est précisément celle de l’Irlande et des îles Malouines ou