Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/397

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rendre à l’atmosphère la plus grande partie des éléments qu’ils lui avaient empruntés, ne laissant à leur place que des détritus comparativement très-faibles de substances organiques, destinées à entrer bientôt, par suite de nouvelles réactions, dans, le courant de la vie d’autres végétaux. Le terreau ou l’humus ainsi produit ne constitue même, dans les conditions les plus favorables, telles que les forêts vierges du nouveau monde, les parties basses et humides des continents et des grandes îles, que des couches superficielles, très-minces. relativement au temps qu’elles ont mis à se former et qui, dans aucun cas, ne montrent les vrais caractères d’un dépôt solide ou susceptible de se solidifier et d’opposer une certaine résistance aux agents physiques extérieurs.

Pour les végétaux, comme pour les animaux, la première condition pour la conservation de leurs débris et par conséquent pour qu’ils puissent constituer de véritables couches par leur accumulation, c’est d’être soustraits à l’action directe de l’atmosphère dans des conditions particulières que nous allons examiner.

Ces conditions sont celles qui donnent lieu au produit connu de tout le monde sous le nom de tourbe, mais dont l’origine, le mode de développement et la reproduction ont été l’objet des opinions les plus diverses. Il ne peut entrer dans notre plan de donner ici l’historique de ces discussions et de ces théories soutenues en Allemagne et dans les pays voisins par Dau, Anderson, Crôme, Wiegmann, Einof, Sprengel, Oberlin, Buchner, Pailliardi, Steenstrup, Lampadius, Forchhammer et Papius, en Hollande par Stevinus et Arends, en Angleterre par Nora, Bennis, Percival, Hunter et Jenyns, en Suisse par Deluc et Wakerling, en France par Renaud de la Plâtrière, etc. ; nous dirons seulement qu’on admettait assez généralement que la condition essentielle pour la formation de cette substance était l’existence d’un sol imperméable à l’eau, laquelle ne devait être ni complètement stagnante ni trop rapidement renouvelée. En outre, les végétaux, au lieu de pourrir, devaient éprouver un mode particulier de conservation assez analogue au tannage.