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de 273 mètres, a reconnu que le fond était un mélange, à parties égales, de Globigerina et de sable noir ou vert foncé. Ce sable, comme celui du fond du golfe du Mexique, est composé de grains qui affectent souvent la forme bien caractérisée de moules intérieurs de coquilles de rhizopodes, de petits mollusques et de tubes branchus. La silice qui a servi au moulage se présente ici comme dans les sables verts ou glauconieux des formations tertiaires ou plus anciennes ; quelquefois ces grains sont rouges, brunâtres ou presque blancs. Parmi ces moules siliceux microscopiques, M. Bailey en a observé un de coquille multiloculaire spirale, dont une seule loge était remplie par de la silice verte et les autres par la même substance rouge ou blanche, et vice versa.

Il est facile de s’assurer que ces moules appartiennent aux espèces qui vivent encore sur les lieux et qui constituent la plus grande partie du sable rapporté par le sondage. Celles-ci ont conservé leurs teintes rouges et tout leur brillant, et montrent encore la plus grande partie de leur sarcode lorsqu’on les traite par un acide étendu. On ne peut donc pas supposer que ni les coquilles pourvues de leur test, ni les moules siliceux proviennent d’une couche ancienne d’où ils auraient été arrachés. Ainsi se formeraient dans les mers actuelles et par les mêmes procédés des sables glauconieux analogues à ceux qu’on trouve jusque dans les roches siluriennes.

Les grains verts n’ont pas toujours, à la vérité, des formes organiques reconnaissables ; ils sont souvent arrondis, et l’auteur croit y reconnaître des formes coprolithiques ; mais tous auraient la même origine, c’est-à-dire que les changements chimiques qui accompagnent la destruction de la matière organique auraient favorisé dans les cavités le dépôt de silicate de fer vert et rouge, et même de la silice pure incolore. Quoique ce fait se présente au fond du Gulf-stream et du golfe du Mexique, où sont aussi de nombreux organismes naturellement siliceux, tels que les diatomacées, les polycystinées, les spongiolithes, il ne paraît pas que ces derniers exercent aucune influence directe sur les résultats